La patience
Buds and blossoms, Daniel Garber (1880-1958)
« La patience est le don de comprendre que les choses importantes ont besoin de temps ». Cette phrase du Pape François nous rappelle qu’il ne sert à rien de tirer sur une fleur pour la faire pousser plus vite.
La métaphore peut sembler une naïve évidence. Pourtant, la transformation des organisations humaines est souvent perçue par les dirigeants comme un processus qui doit déboucher sur la nouvelle forme désirée aussitôt que celle-ci a été pensée. Un peu comme ce fantastique bouton de science-fiction qui transforme dans l’instant une banale décapotable en formidable robot de combat.
Mais une organisation humaine est comme une fleur : une chose importante qui a besoin de temps pour se transformer. Vulnérable aux modifications brutales dans son environnement, une organisation est sensible aux objectifs, parfois contradictoires, affichés ou pas : accélérer mais sans surchauffe, aller vite mais durablement, associer mais garder le cap, être positif mais réaliste, … le « mais » n’est pas facilement remplaçable par le « et ».
Si la fleur a besoin d’eau pour grandir, l’organisation humaine a besoin de sens pour se développer, quel que soit le climat. Ce besoin est à la fois celui, individuel, de chaque acteur de l’organisation et celui du système global en tant qu’entité.
S’attacher à construire un sens à l’action collective constitue un enjeu fort des leaders, celui qui va déterminer le niveau de vitalité de l’organisation humaine. Ils ne peuvent le faire qu’en le construisant collectivement et en tenant compte du rythme de l’organisation.
Mais alors, la patience serait-elle une qualité managériale à développer ?