L’autocompassion du facilitateur ou de la facilitatrice
Automne,Yevgeny Stoliсa (1870-1929)
Juste avant de démarrer la facilitation d’un séminaire, je peux être saisi de doutes, de confusion, de peur que le déroulé soit trop complet, ou pas assez. Ma critique interne monte, parfois paralysante.
C’est alors que je peux puiser dans le trésor de mes apprentissages et de mes expériences pour trouver la réassurance nécessaire pour avancer.
Dans ce trésor, pourquoi ne pas aller chercher du côté de l’autocompassion ? Cette pratique de méditation mobilise trois dimensions, trois temps, qui vont nourrir ma présence au groupe : la pleine conscience, la conscience de notre humanité commune, et la bienveillance pour soi-même.
Premier temps, celui de la pleine conscience : juste avant la rencontre, je prends le temps d’un centrage, d’un toucher soutenant et apaisant, qui permet de me soutenir en tant qu’accompagnant, et d’habiter le moment présent. En m’apportant de la douceur, en sentant le contact de la main sur ma peau, je me connecte à tout ce qui est là maintenant. Je peux alors mettre de côté le jugement, la critique intérieure, me sentir prêt à accueillir tout ce qui est, et créer le contact avec le groupe.
Dans un second temps, en me remémorant en tant que participant mon expérience, agréable, ou désagréable, je peux me relier à ce que les participants s’apprêtent à vivre, et prendre appui sur le processus que j’ai conçu, pour offrir un cadre sécurisé permettant d’accueillir ce qui sera vécu.
Je me rends alors disponible à ce qui se passe dans le collectif et chez chaque participant, en étant conscient que le processus est un support et non pas un chemin de perfection. Par la bienveillance pour moi-même, j’offre une présence soutenante, sans jugement, à chacune des personnes, ici, et maintenant.