Le coach, cet équilibriste

Le champ de blés, Nièvre, Pierre de Clausade (1910-1976)

Dans différentes organisations, en ces temps de forte pression et de requestionnements, les coachs voient parfois apparaître un sentiment d’impuissance, parfois partagée à l’échelle de toute une équipe.
C’est un moment difficile pour toutes et tous, et aussi pour l’accompagnant, qui doit faire avec le surgissement du doute, de la question de la légitimité, ou même avec l’envie de jeter l’éponge dans une situation qui peut paraître sans issue.

A cet instant précisément où la question paraît insurmontable, il s’agit alors de prendre le temps de chercher ses « forces de rappel » à l’extérieur du système accompagné : ses confrères, son superviseur, ses mentors, pour explorer les émotions qui nous traversent, les résonnances qui s’éveillent dans cette situation, les questions parfois intimes qui se posent à nous.
Il s’agit alors de chercher l’équilibre, qui consiste à ne verser dans aucun des deux écueils qui nous guettent : d’un côté, celui de l’impuissance, activée par la situation du client, de l’autre, celui de la toute-puissance de celui ou celle qui a choisi le métier d’aider les autres.

En observant du côté des pratiques de thérapeutes ou d’éducateurs qui accompagnent des personnes souffrant d’addiction, d’emprise ou de violences, nous apprenons que dans ces moments où toutes les solutions paraissent avoir été épuisées, un effort particulier doit être mené pour se placer en situation de choix. Des choix même insignifiants, répétés de façon régulière, créent l’ouverture, activent l’expérience de pouvoir et d’agir.

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