Le quasi-présent ou le tout petit futur

En attendant l’été, Carlo Mattioli (1911-1994)

La montée a été difficile : les éboulis et le sol instable, les pieds douloureux, le poids du sac sur le dos. La ligne de crête se dessine et la marche se poursuit. A gauche, un à-pic de 300 mètres. A droite, un maquis dense et pentu. Le danger n’est pas immédiat : un mètre de frange protectrice accompagne le marcheur. Mais le vent tourbillonne, la fatigue est là, la douleur un peu aussi. L’esprit n’est plus tout à fait lucide et réactif. Alors, toutes les pensées s’évanouissent. L’attention se centre exclusivement sur le prochain pas, le contact avec le sol, la stabilité du pied. La concentration projette le champ de vision sur là où se joue la sécurité. Le regard se porte sur juste un peu plus loin que le présent, sur le tout petit futur.

 

 

Souvent, lorsque nous accompagnons une personne ou une équipe en situation de grande fatigue ou de stress important, nous l’aidons à distinguer l’important et l’accessoire, à réduire ses objectifs pendant un temps, à alléger son agenda. L’essentiel prend alors toute sa place : prendre soin de soi et retrouver un espace de sécurité intérieure favorable à la restauration d’un esprit clair. Ralentir le rythme et raccourcir la foulée pour se centrer seulement sur le prochain pas, là où se joue la sécurité, le quasi-présent, le tout petit futur.

Avec la confiance que le grand futur sera…

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