Le deuil
Toit rouge au bord de l’eau, Paul Gauguin (1848-1903)
Le mot deuil est souvent employé dans notre vocabulaire courant. Le deuil de sa jeunesse, le deuil de son ancien job, le deuil d’une amitié. Il est même devenu courant dans la vie professionnelle de présenter la courbe du deuil avec ses étapes comme un incontournable pour toute formation sur la gestion du changement.
La mort de quelqu’un de proche est en revanche souvent proscrite dans les conversations. On parle de départ, de disparition … Seule la mort lointaine ou extraordinaire est mentionnée – comme les morts lors des guerres, les faits divers, les attentats. Comme si le mode d’emploi individuel et collectif du deuil avait disparu quand la mort est très proche, trop proche de soi.
Comment aborder la mort d’un être cher, de quelqu’un de proche dans son milieu personnel ou professionnel. Comment en parler ? À qui en parler ? Durant quelle période la douleur est-elle acceptable l’environnement ?
Mais aussi qui est prêt à écouter vraiment, sans donner des conseils souvent inutiles ou même dérangeants ? Pudeur ? Peur de sa mort, de celle de ses proches ? Peur du chagrin ? Peur de blesser ? Peur d’être maladroit ? Déni ?
Comment redécouvrir le mystère des silences pour écouter et laisser venir des mots pour dire ? Et au niveau professionnel, quels sont les pratiques, les rituels qui existent ou qui pourraient être mis en place ?